- superfétation
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• 1560; lat. médiév. superfetatio, de superfetare « concevoir de nouveau », rad. fetus → fœtus1 ♦ Biol. Fécondation de deux ovules, lors de deux ovulations successives (phénomène dont la réalité n'a pas été confirmée scientifiquement).2 ♦ (fin XVIIe ) Fig. Didact. Production superfétatoire, addition inutile. « elle en découvrait assez pour que tout nouveau malheur ne lui parût qu'une superfétation » (Romains).Synonymes :- reditesuperfétationn. f. BIOL Fécondation de deux ovules opérée en deux coïts, dans des périodes d'ovulation différentes, que l'on observe chez quelques espèces animales.⇒SUPERFÉTATION, subst. fém.A. — PHYSIOL. Fécondation successive de deux ovules au cours de deux cycles menstruels. La possibilité de la superfétation est très contestée (LITTRÉ-ROBIN 1855). Chez la femme, les grossesses multiples (...) peuvent être dues à un mécanisme de superfécondation, exceptionnellement à un mécanisme de superfétation (Lar. méd. 1987).B. — Au fig. Production superfétatoire, addition sans utilité. Synon. abus. Superfétations inutiles, vaines. Ce ne serait qu'une redondance de fait, qu'une superfétation, curieuse puisque après tout le meurtre est avoué par Napoléon (CHATEAUBR., Mém., t. 2, 1848, p. 171). Le ministre de la Guerre a dû (...) vouer son chef d'état-major aux dieux infernaux. Un désaveu officiel n'eût pas été à mon sens une superfétation (PROUST, Guermantes 1, 1920, p. 242).♦ Superfétation de qqc. Superfétation de développement. À cent toises devant lui il vit s'élever la roche noire et ardue sur laquelle monte comme une superfétation du silex le sombre château d'If (DUMAS père, Monte-Cristo, t. 1, 1846, p. 91).— LITT. Superfétation de composition, d'expression. Synon. redondance. L'Iliade laisse voir bien des contradictions (...), des disparates, des hors-d'œuvre, des superfétations (SAINTE-BEUVE, Nouv. lundis, t. 10, 1865, p. 63).♦ Il y a, il y aurait superfétation à + inf. Il y aurait superfétation de ma part (...) à venir rappeler ici de tels états de service que votre humilité, encore qu'excessive, n'a pu en obscurcir l'éclat (COURTELINE, Ronds-de-cuir, 1893, p. 241).Prononc. et Orth.:[
]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. a) 1534 physiol. (RABELAIS, Gargantua, éd. R. Calder, M. A. Screech, p. 36); b) av. 1615 fig. supereffetation politique (PASQUIER, Lettres, XII, 2 ds HUG.). Dér. sav. du lat. superfetare « concevoir de nouveau » (de super « en outre » et fetare « pondre » d'où « concevoir », v. fœtus); suff. -(a)tion. Fréq. abs. littér.:19. Bbg. GOHIN 1903, p. 365.
superfétation [sypɛʀfetɑsjɔ̃] n. f.ÉTYM. 1560; lat. médiéval superfetatio, de superfetare « concevoir de nouveau », rad. fetus. → Fœtus.❖1 Physiol. « Fécondation de deux ovules (grossesse gémellaire) s'opérant en deux coïts dans des périodes d'ovulation différentes » (Garnier) [phénomène dont la réalité n'a pas été confirmée scientifiquement].2 (Fin XVIIe, Bossuet). Fig. Didact. Production superfétatoire, addition inutile.1 (…) ils le rappellent (un article de la loi) mais seulement pour mémoire, et comme une superfétation de droit dont ils n'avaient pas besoin.Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. V, p. 183.2 Si plein de menaces et d'ambiguïté que fût encore l'avenir, elle en découvrait assez pour que tout nouveau malheur ne lui parût qu'une superfétation.J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. VI, III, p. 27.❖DÉR. (Du même mot lat.) Superfétatoire.
Encyclopédie Universelle. 2012.